La décision du gouvernement de faire voter la loi sur la loi sur "la pénalisation de la contestation des génocides établis par la loi" avec bien sûr la question du génocide arménien est une erreur.
Les débats se sont focalisés sur la question du génocide arménien, lequel a bien eu lieu, mais le sujet est plus général.
La protection par la loi de la réalité du génocide de l'holocauste est bien sûr justifiée afin de sanctionner les dérives du négationnisme. Car cet holocauste fait partie de notre histoire nationale et donc de notre mémoire.
Mais si on devait établir les mêmes dispositions pour tous les génocides qui ont été commis sur la planète on ne s'en sortira jamais et surtout on voit mal pourquoi on inscrirait dans la loi française des questions qui concernent d'autres pays.
Au-delà, légiférer sur l'Histoire est dangereux. L'Histoire se construit avec le temps et avec le recul. Laissons ce travail aux historiens car c'est leur métier et on a de multiples raisons de se méfier des Etats et gouvernements qui veulent réécrire l'Histoire.
Le journal le Monde vient de publier un excellent article sur le sujet signé Pierre Nora :
Nous en retenons une phrase : "c'est l'histoire qu'il faut d'abord protéger, parce que c'est elle qui rassemble, quand la mémoire divise ?"