Le musée Cernuschi nous offre une belle exposition de photographies anciennes provenant du fonds de l’Ecole française d’Extrême-Orient. Ces photographies nous plongent au cœur des sites prestigieux vietnamiens et témoignent du travail réalisé par ces savants et ces archéologues qui, très tôt, pressentirent les richesses archéologiques de cette civilisation, organisèrent les premières recherches et fondèrent les premiers musées.

Ces très belles photographies sont accompagnées de magnifiques aquarelles.

Nous recommandons vivement cette exposition à tous les amateurs de photographies. Ces photos anciennes en noir et blanc sont précises et riches ; elles captent à merveille les richesses de cette civilisation et la passion de ces érudits français qui ont travaillé à leur mise en valeur.

Une très belle exposition qui s’inscrit dans le cadre de l’Année France-Vietnam et pour laquelle le musée Cernuschi doit être félicité.

Du 14 mars au 29 juin 2014

Musée Cernuschi

7, avenue Velasquez

75008 Paris

L'exposition Zurbarán au Bozar de Bruxelles est la première exposition de cette importance consacrée à ce peintre espagnol qui domine l'art religieux du 17ème sicèle. Il fut un génie emblématique de la contre réforme et, avec Velazquez et Murillo, une figure clé de l'âge d'or espagnol.

Son œuvre représente essentiellement des sujets religieux qui répondent à de grandes commandes monastiques. Il cherche à transcender le réel et à donner à ses tableaux une splendeur prestigieuse. Il excelle dans l’art de peindre le noir et ses blancs sont d’une luminosité sans pareil.

Nous avons beaucoup apprécié les premières salles, sombres, où les sujets représentés sont remplis d’une profonde humanité comme ce magnifique portrait de saint François d’Assise, les moines en robe de bures ou bien la Vierge et les saintes, d’un dépouillement extrême.

Ses natures mortes très contemporaines s’approchent de l’abstraction comme cette Tasse d’eau et rose sur un plat d’argent ou comme ce simple mouton, l’Agnus Dei prêt pour le sacrifice.

Sa dernière œuvre, Saint Luc en peintre devant le Christ en croix, que l’on découvre - après être passé rapidement devant plusieurs salles où les tableaux mineurs étaient destinés à des fins commerciales – est d’une sobriété incroyable.

Le corps du Christ s’inscrit sur un fond sombre, le peintre lève les yeux vers le Christ et fait ressortir la lumière !

Cinquante tableaux dont certains d’une beauté incroyable. 

Bozar, Bruxelles jusqu’au 25 mai 2014.

Très belle exposition proposée par la Cité de l’architecture et du patrimoine au Palais de Chaillot. Après l’Art Nouveau au (1890-1914) qui avait séduit par sa nouveauté et sa virtuosité, avant d’être décrié pour son exubérance, un style industrialisé lui succède ; c’est l’Art Déco (1919-1940) avec ses formes géométriques, simples et dynamiques. Plus universel, il ne tarde pas à conquérir le monde.

Un monde qui change, qui communique et où l’on se transporte vite, de plus en plus vite ; tel est le contexte dans lequel se développe l’Art Déco. L’effort de guerre a amené des avancées technologiques : aviation, automobile, communication radio. Le mouvement (mis en scène par un cinéma naissant encore muet) et la vitesse inspirent architectes et artistes.

En 1925, période de paix, de puissance retrouvée, d’inventivité, de désir d’être moderne dans tout, de l’automobile à l’habitation en passant par la décoration et l’habillement, l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes qui se tient à Paris marque l’apogée de l’Art Déco. Né de l’impulsionde créateurs français, architectes, décorateurs, couturiers, sculpteurs et fruit d’une vision d’ensemble émanant de champs artistiques variés, il va se développer de 1919 à 1940 et séduire bien au-delà des frontières de la France. 

L’Art Déco est l’apanage des femmes conquérantes : Suzanne Lenglen s’habille chez Jean Patou, Hélène Boucher conduit une Renault Vivasport, Tamara de Lempicka fait dessiner son atelier par Mallet-Stevens, Charlotte Perriand construit en acier, Joséphine Baker triomphe sur scène en pagne de bananes en peluche, dans un Paris des Années Folles qui se grise de nouveautés, de jazz et de fox-trot. 

Lieux idéalisés du nouvel art de vivre, les paquebots comme L’Ile-de-France et Le Normandie deviennent des ambassades flottantes d’un Art Déco qu’on retrouve au Rockefeller Center à New York, à la Gare de Phnom Penh, ou à la résidence du prince Asaka à Tokyo, s’adaptant aux traditions de chaque pays, comme il s’est régionalisé en France (gare de Deauville Art-Déco-Normand). La popularité du style Art Déco se confirme lors des expositions internationales de 1931 et de 1937, malgré le discrédite jeté alors sur une architecture monumentale, parfois assimilée à celle des fascismes européens. L’expression « Art Déco » n’apparaitra qu’à la fin des années 1960 et le style connaît alors un retour en grâce, soutenu par le marché de l’art. Et qui perdure.

On a adoré cette exposition et on vous la recommande.

Palais de Chaillot

Cité de l’architecture et du patrimoine

Jusqu’au 17 février

La France aura mis quarante années pour consacrer une rétrospective à Georges Braque hormis la fondation Maeght (Aimé et Marguerite Maeght) qui lui avait rendu hommage pour marquer les 30 ans d’anniversaire de cette exceptionnelle fondation en réunissant plus de 120 œuvres du fondateur du cubisme avec Picasso. 

L'exposition est organisée de façon chronologique et nous pouvons ainsi suivre l'évolution de la peinture de Braque, depuis les débuts du cubisme dont il fut l'inventeur jusqu'aux oiseaux, en passant par les papiers collés.

Beaucoup de photographies et de documents permettent aussi de situer Braque dans le contexte artistique de l'époque; Ami de Picasso, Char, Paulhan,

Giacometti et de bien d'autres grands esprits, Braque est l'un des grands peintres, le plus grand selon ses contemporains. André Malraux, alors ministre de la culture, fera appel à lui pour décorer des plafonds du Louvre.

Nous avons beucoup apprécié les paysages et les natures mortes de la fin de sa vie; beaucoup de sérénité et de poésie. L'oiseau devient, pendant les dix dernières années de sa vie, le sujet récurrent ; il symbolise l'envol vers l'infini, un message d'éternité.

Mais quel artiste étonnant, Georges Braque pouvait mettre dix ans à considérer ses tableaux comme achevés. Certains tableaux s'imposent à l'oeil immédiatement ; vertige des espaces vides, sujets esquissés en arêtes, camaïeux de beige-gris. La musique est aussi une source d'inspiration très présente dans les tableaux de Braque.

Cette rétrospective qui englobe environ deux cents tableaux nous permet enfin de découvrir ce grand artiste assez méconnu du public français et de montrer que son oeuvre est loin d'être monotone, statique mais suit toutes sortes de variations au cours d'un demi-siècle.

On n’arrête pas la technique !

Google et la société d’exploitation de la Dame de fer viennent de mettre en ligne des expositions numériques dites « immersives » sur la Tour Eiffel. C’est donc une visite virtuelle du célèbre monument qui est proposée grâce à la technique déjà utilisée de Google Street View. La vue de Paris, à 360°, du haut de la tour est superbe.

Mais en plus, beaucoup de documents et photographies de la construction, des premiers visiteurs et de Gustave Eiffel dont un enregistrement de la voix a été recueilli par Thomas Edison.

Un grand bravo pour cette initiative.

Pour accéder au site 

Pour entende la voix de Gustave Eiffel recueillie par Thomas Edison