Voilà un mois que mes maîtres ont déménagé, et moi avec.  Je découvre le quartier de l’avenue Mozart qui est vraiment très différent de la rue de Grenelle. Que ce soit la rue du Ranelagh où mes maîtres ont leur nouvelle niche, ou l’avenue Mozart, ce sont des rues qui sont en pente ! Rien à voir avec le plat des bords de Seine. Mais ma plus grande surprise est que mes amis canins sont très différents. Ici, ce sont les chiens de petite taille qui règnent en maître sur le quartier. Pas de goldens, de labradors, de lévriers ! Que des petits toutous hargneux et craintifs qui me reniflent en grognant.

J’ai voulu en savoir plus sur cette étrangeté du quartier et j’ai regardé des documentaires sur les animaux. Mais je n’ai rien appris d’intéressant. Ce qui m’étonne c’est que ces petits chiens sont agressifs ; l’un d’entre eux m’a dit qu’il avait déjà été mordu par un labrador ! Vu la tête qu’il avait, je me suis dit que mon cousin aurait du achever le travail.

Et cette histoire de petits chiens qui peuplent et polluent le quartier, c’est du sérieux. La nouvelle boutique de croquettes où ma maîtresse s’approvisionne n’a que des petits paquets de croquettes car les chiens sont petits ! Finis les grands paquets qui faisaient toute la semaine.

En revanche, une bonne surprise dans ce quartier ; les trottoirs de l’avenue Mozart sont larges ! Les humains sont quand même un peu spéciaux ; de peur que quelqu’un vole les arbres, ils ont entouré le bas du tronc de grandes grilles métalliques !

Comme vous le savez je suis l’actualité de très près grâce à Europe 1 que ma maîtresse m’impose jour et nuit. Si l’augmentation de la TVA sur les préservatifs ou l’incapacité des Anglais à se débarrasser des blaireaux n’ont pas retenu mon attention, je suis le débat sur le changement de personnalité juridique des animaux. Comme vous le savez, nous sommes encore considérés comme des biens meubles. Dommage que Nelson Mandela soit mort, car il avait un nouveau combat à mener. Je vous recommande d’ailleurs ce numéro du Point consacré aux animaux. Bon je vous laisse, il faut que j’en termine la lecture !

Mauvaise journée aujourd'hui ! Cela a commencé hier : je vois sur mon compte bancaire se profiler un gros prélèvement du Trésor public ! C'est de saison certes, mais je n'avais toujours pas reçu mon avis d'imposition. J'envoie donc ce matin un mail aux impôts et j'ai quelques heures après le scan de mon avis d'imposition non reçu. Beaucoup de chiffres !!! Pas d'abattement, je suis abattu ! 

 
Je me dis que ce n'est pas possible et qu'Hollande a introduit sans nous prévenir une taxe sur les chiens ? Je suis aux abois ! La gamelle succède à la gabelle, nous voilà à quatre pattes. Ce qui est sûr, c'est que Flip n'est pas compté comme part ou même demi-part. Coté Flip, pas de niche fiscale... 

Et pourquoi cet avis d'imposition ne m'est pas parvenu ? Nos impôts servent bien à financer les services publics comme la Poste ? Et si au moins la Poste était aussi bien organisée que le service des impôts, car là nous devons reconnaître que les impôts sont particulièrement efficaces et répondent très vite aux mails qu'on leur envoie ; évidemment avec ce qu'ils collectent, çà vaut le coup (coût ?) d'être efficace. 

Il paraît qu'on peut leur demander d'étaler le paiement de l'impôt ? Et si je demandais un étalement sur un siècle et demi ? 

Tout a commencé par une annonce qui circulait sur Facebook. Un casting allait être organisé ce dimanche, mais pas n’importe quel casting, un casting pour chiens ! Olivia  est perplexe et pense que j’allais partager cette perplexité. Mais non, je trouvais cela génial !

Je dois avouer que cette annonce a fait ressurgir en moi les lointaines images de Rintintin et qu’aussitôt, j’imaginais notre Flip promis à une brillante carrière cinématographique. Si un rôle dans les 101 dalmatiens restait dans le domaine de l’improbable, tous les rôles de chien de famille, chien policier ou chien de garde lui étaient ouverts ! Mieux encore, le  remake de « chien perdu sans collier » lui assurerait une célébrité planétaire…

Jeudi soir, à la veille de la clôture de l’inscription, je remplis, fébrile, le questionnaire demandé. Un questionnaire très court qui demande si Flip se laisse approcher facilement, mais il n’y a pas assez de place dans la case correspondante pour dire que Flip accueillerait avec joie même des cambrioleurs !

Vendredi  nous recevons un mail nous confirmant que Flip est retenu pour le casting, lequel casting aura lieu dimanche à 16h au bois de Bouldog (pardon de Boulogne) et 70 chiens ont été sélectionnés. Voilà la route vers les César ouverte devant Flip !

Samedi, Olivia modifie le régime alimentaire de Flip en conséquence. Double ration. Nous en profitons pour lui acheter un nouveau collier, le précédent donnant il est vrai des signes de faiblesse.

Dimanche matin, Flip a droit à un shampoing qui fait briller son poil !   On masque comme on peut la balafre qui lui barre le museau, conséquence d’une bagarre que Flip n’a pas gagnée !

Dimanche, 16h, nous sommes au rendez-vous. Plusieurs chiens, des concurrents donc, sont là, bien encadrés et tenus en laisse. On ne rigole pas, c’est du sérieux. La responsable de l’agence d’éducation canine qui a organisé ce casting, nous accueille et prend Flip en charge et en laisse. Un photographe est là ainsi qu’un cameraman. Une fille prend des notes sur une grande feuille. Cela va très vite.

On nous explique que Flip figurera dans le press book de l’agence et que l’on est susceptible d’être contactés pour des tournages publicitaires ou des films.

La route des César reste ouverte, mais il va falloir sans doute attendre qu’une voiture s’arrête pour prendre l’auto-stoppeur !

Quand on voit, sur internet, le nombre de livres qui existent sur les chiens et plus particulièrement sur les habitudes des chiens (« Votre chien a-t-il de bonnes habitudes ? » ou « Peut-on changer les habitudes d’un chien ? »), il y a de quoi s’inquiéter.

Et nos lecteurs, dont un certain nombre connaissent Flip (notre labrador), sont sans doute très curieux de savoir quelles sont les habitudes de notre animal de compagnie.

La journée de Flip commence à 7h à mon lever. C’est l’heure de la promenade matinale, bien sûr. Aussitôt mon pantalon enfilé, Flip se met en position : étirements, direction la porte…

De retour de sa promenade, Flip se précipite sur son écuelle et avale ses croquettes. Puis, il va se recoucher tranquillement. La suite de la journée se déroule au rythme d’Olivia. Flip la suit presque pas à pas dans l’appartement.  Ce qui est amusant c’est qu’il y a tout un rituel entre Olivia et Flip. Lorsqu’Olivia se sèche les cheveux, Flip se dit qu’elle ne va pas tarder à sortir. Et quand Olivia met ses chaussures, Flip remue sa queue encore plus fort car il assimile ce geste à une sortie. Plusieurs fois dans la journée, il va vérifier si Olivia a mis ses chaussures…

Lorsque j’appelle Olivia vers 19h, Flip apparemment sait que c’est moi qui suis au bout du fil. Et il attend donc mon retour. A partir de là, il guette mon arrivée. Lorsque je rentre du bureau, il y a toujours un bon quart d’heure de jeu avec moi, un jeu qui s’apparente à la bagarre. Flip s’affronte à son maître et fait voir sa force.

Mais ce n’est pas tout. Lorsqu’Olivia va acheter une baguette de pain, Flip est le premier à croquer le bout de la baguette. Quand on voit la couleur fauve-beige de son pelage, on se dit que la baguette a déteint sur Flip.

Autre chose amusante, la sonnette. Lorsque quelqu’un sonne, Flip pense toujours que c’est pour lui. Soit un étudiant qui vient jouer avec lui, ou des amis. Donc, il adore lorsqu’on sonne !

Quand nous nous promenons avec lui dans la rue, c’est sans laisse. On le télécommande ! Heureusement Flip a été dressé à Bombay et répond à des ordres simples, tantôt donnés en anglais tantôt donnés en français, ce qui nous rend fier d’avoir un chien polyglotte ! Il comprend différents mots : come, viens, stop, attend, stay, assis, jump, go… On dit qu’un chien peut comprendre jusqu’à 40 mots, mais on n’en est pas encore là.

Ce qui frappe toujours, lorsqu’on se promène avec lui, c’est l’importance de l’odorat. Flip, comme ses semblables, marche le museau à ras-le-trottoir. Aucun doute, il est capable de reconstituer tout ce qui s’est passé sur le trottoir dans les douze dernières heures.

Et on se dit que finalement on a un chien sympa qui s’est parfaitement adapté à nos rythmes.